Ville d’origine antique située au confluent des trois Nives, Saint-Jean-Pied-de-Port (Donibane-Garazi) s’est formée le long de la route vers Saint-Jacques de Compostelle. La présence du château-fort des rois de Navarre est attestée en 1189, sous le règne de Sanche VI. Il faut attendre le XIVe siècle pour que l’enceinte de la ville soit reliée au château. Le rempart se compose alors d’une longue courtine avec un chemin de ronde. Le château est disputé entre les familles d’Aragon et d’Albret, nécessitant dès le XVe siècle le renforcement constant des fortifications.
La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port |
La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port |
La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port |
Des améliorations sont réalisées durant le ministère de Mazarin en 1643-1648 peut-être selon les projets du chevalier Antoine de Ville, en tout cas sous la conduite de l’ingénieur Desjardins, actif à Bayonne et Bordeaux dans les mêmes années.
Vauban inspecte Saint-Jean-Pied-de-Port en 1680 et 1685. De ces deux visites, il tire un projet d’enceinte fermant et agrandissant la ville. L’enceinte médiévale est remplacée partiellement par une enceinte dotée de tours bastionnées à deux niveaux de mousqueterie. Pour la citadelle, il construit les dehors : la demi-lune orientale qu’il crée est précédée d’un chemin-couvert à traverses et d’une contrescarpe, et est reliée au corps de place par une caponnière sous le pont de la porte. à l’intérieur, il démolit le château médiéval pour le remplacer par le logement du gouverneur et du major, des casernes, un arsenal, une chapelle et un puits à l’épreuve. En 1693, il projette d’ajouter un ouvrage à corne devant la demi-lune orientale mais celui-ci n’est pas réalisé. Vauban dűt faire preuve d’une grande capacité d’adaptation au terrain pour bâtir cette citadelle. En effet, la longueur du site est de 600 mètres et sa largeur n’est que de 150 mètres.
La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port |
Au XVIIIe siècle, divers rapports et projets ont pour objectif de rendre les défenses plus efficaces. Des ouvrages de terre sont créés au-devant de la demi-lune orientale. Les fronts nord et sud sont protégés par des chemins couverts terrassés. La citadelle n’a alors pas d’autres protections. Entourée de montagnes, les ingénieurs craignent que sa capacité de défense soit faible et effectuent d’autres aménagements. La route stratégique de l’Arradoy la protège, en complément de sept redoutes dont la redoute de Gastelumendy reliée à la demi-lune de secours orientale de la citadelle par une esplanade. Au cours du XIXe siècle, des garnisons occupent et entretiennent la citadelle sans la modifier profondément, laissant le projet de Vauban inachevé.
Pendant la Première Guerre mondiale, la citadelle sert de prison pour les soldats allemands et les prisonniers disciplinaires français. Occupée par une garnison jusqu’en 1923, elle est mise en vente en 1935. Entre 1935 et 1939, 500 enfants basques s’y sont réfugiés, fuyant la guerre civile espagnole. La citadelle est ensuite rachetée par la commune, puis classée au titre des Monuments historiques en 1963.
Accueillant actuellement un collège, les aménagements intérieurs de la citadelle répondant au projet de Vauban ont été intégralement conservés. L’enceinte urbaine de la ville a été démolie dans sa majorité mais il reste de nombreux témoignages architecturaux dont certaines tours bastionnées de Vauban. Une partie des remparts de la ville haute construits au XIIIe siècle est encore visible.
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